Jean-Luc Godard parle devant son image sur un �cran vid�o, avec en fond sonore le bruit des appareils en marche. Il manipule les mots, les lettres, les sens, les images. Il parle de son �travail�, de son �usine�, de sa nouvelle condition d�artisan. Cet homme triste, qui r�gne amoureusement sur sa machine, pressent un espoir nouveau d�expression libre. Il parle aussi de son exil, de la production de son film, de ses amis, de Paris.

 Dans le laboratoire de la soci�t� Sonimage, deux �crans vid�o superpos�s montrent en simultan�it� des plans d�actualit�s et des extraits de films. On y voit l��quipe de football de l�Ajax d�Amsterdam, le d�fil� du Premier mai, des fragments des films VINCENT, FRAN�OIS, PAUL ET LES AUTRES, LA FUREUR DU DRAGON ou LES D�VOREUSES DU SEXE.

 Jean-Luc Godard a r�alis� un document sur la vie quotidienne d�un jeune couple entour� des grands-parents et des enfants. Pierre travaille. Sandrine reste au foyer. La vie de la famille est pr�sent�e sous forme de tableaux rapides, sur un ou deux �crans vid�o. Le travail, la sexualit�, l�hygi�ne, les souvenirs, la jalousie, l�ennui, la p�dagogie...

 ï¿½ la fin du reportage vid�o, Jean-Luc Godard r�appara�t, assoupi devant les �crans qui continuent � diffuser les images et les sons. Sa main, en gros plan, s�immobilise sur un clavier. L�obscurit� devient totale.